Test du Tokina AT-X 10-17mm f/3.5-4.5 Fisheye DX (if)
[Mise à jour du test en décembre 2018 : testé sur EOS 400D, EOS 1D mark II, markIIN, mark III et mark IV, EOS 40D, EOS 50D, EOS 5, EOS 3, EOS 5D mark II, EOS 5D mark III et EOS 7D]
J’ai reçu mon exemplaire de ce nouveau Fisheye dédié aux petit capteurs APS-C en février 2007, signé Tokina et disponible depuis le début 2007 en France et en Europe.
L’objectif Tokina est emballé dans une belle boite gris/bleu, à gauche les capuchons av et ar, au premier plan la notice commune à toute la gamme Tokina, en anglais et japonais uniquement.
Ce Tokina (à gauche) est issu du Pentax SMCP-DA 10-17mm FishEye f3.5-4.5 (à droite) dont il reprends les caractéristiques.
Il existe désormais une version avec pare soleil intégré et une version sans pare soleil :
Caractéristiques Officielles :
– Monture compatible : Canon EOS (dispo en monture Nikon).
– Plage du Zoom : 10mm à 17mm fisheye (équivalent focales 16mm à 28mm fisheye en argentique)
– Ouverture maximum : f/3.5 à la focale 10mm et f/4.5 à la focale 17mm
– Ouverture minimum : f/22 à 10mm et f/29 à 17mm.
– Optiques : 10 lentilles multicouches réparties en 8 groupes, avec 1 lentille SLD (Super-Low Dispersion)
– Zoom rotatif
– Angles de vues : 180° (10mm) à 100° (17mm) dans la diagonale, selon les boitiers (voir plus bas les explications)
– Distance de mise au point minimum : 14 cm
– Ratio de macro : 1:2.56
– Diaphragme : 6 lames
– Diamètre : 70mm (pas de filetage pour filtre ni de porte filtre à l’arrière de l’objectif)
– Dimensions : 70mm X 71.1mm
– Poids : 350g
– Le pare-soleil est déjà monté sur l’objectif (non dévissable)
– Date de sortie : Octobre 2006 (mais dispo en France depuis début 2007)
– Garantie 2 ans
Le fisheye 10-17mm Tokina en détails :
Le Tokina présente un look différent et plus sympathique que le Pentax, on note que la bague de mise au point est plus large et mieux située sur le Tokina.
Cela laisse la place pour intégré le « cadran index de mise au point » qui est plus sympa que les inscriptions du Pentax je trouve.
Autre différence, la bague de zooming est un poil moins large mais parfaitement efficace et le metal du Tokina présente un « petit coté rugueux oldschool » plus attachant que l’aluminium lisse du Pentax.
D’après les différentes infos trouvées sur le net, hormis leurs différences de présentation externe, leur construction optiques est identique, seul le traitement multi couches pourrait être différent, mais je n’ai pas plus d’infos là dessus.
Premières impressions sur le fisheye Tokina :
La construction de l’objectif est de qualité, tout en métal, c’est un bel objet qui rassure.
A l’arrière du groupe optique, il contient une lentille SLD qui permet de réduire le nombre d’éléments et ainsi de le rendre moins lourd et plus compact.
Cela augmente aussi la vitesse de mise au point qui est tres rapide, car moins d’éléments mécaniques entre en jeu pour la mise au point.
Grâce à son traitement multicouches, l’optique frontale de l’objectif est à l’épreuve des projections d’eau.
Son revêtement spécifique facilite également son entretien, les projections d’eau et les traces de doigts sont théoriquement plus faciles à éliminer.
A l’usage, il est vrai que le Tokina se nettoie plutôt bien, j’utilise personnellement un Lens Pen pour le nettoyer à sec.
Le capuchon frontal en aluminium léger tiens bien en place grace à son revêtement interne, il suffit d’un peu de doigté pour l’enlever et le mettre en place sans endommager l’objectif.
La bague de zooming est un vrai régal, elle présente une précision et un feeling parfaitement fluide grace à une inertie très marquée. Un très bon point.
L’illustration ci dessus est un montage de deux photos qui permet de se rendre compte de la distance parcourue par la bague de mise au point pour aller de la distance MINI à la distance MAXI et inversement.
La bague de mise au point est plus lâche que la bague de zooming, mais plus réactive, idéale pour la mise au point manuelle, même si sur le terrain je n’ai jamais recours à la mise au point manuelle.
Il m’arrive par contre régulièrement de faire le point en utilisant l’AF puis de passer en MF pour conserver la mise au point effectuée pour plusieurs clichés de suite.
A noter qu’on ne peut pas tourner la bague de mise au point tant que le sélecteur est sur AF, il faut le déplacer sur MF pour pouvoir retoucher le point manuellement.
La mise au point est interne (IF = Internal Focus) ce qui signifie que l’élément frontal ne tourne pas.
L’index des distances de mise au point s’étale comme suit : 0.14m(0.47ft), 0.16m(0.55ft), 0.2m(0.7ft), 0.4m(1.25ft) puis l’infini.
Comme vous le voyez sur l’illustration ci-dessus, la course de la bague est assez limitée puisqu’elle est d’environ 60°.
L’avant de l’objectif n’est pas filté, impossible donc de lui visser un filtre, ce qui est normal sur un fisheye.
Néanmoins l’arrière de l’objectif ne possède pas non plus de porte filtres, c’est toujours intéressant de le savoir.
Grace à toutes les spécificités énoncées plus haut (objectif compact, Internal Focus, nombre d’éléments en mouvement limité, faible course de la bague de mise au point…) l’autofocus du Tokina s’avère tres rapide.
Fisheye et Ultra Grand Angle, comment s’y retrouver :
Il existe de nombreux objectifs dont la focale minimale est tres courte, moins de 12mm, cela ne fait pourtant pas d’eux des fisheye :
– Sigma 10-20mm f/4-5,6 DC EX
– Sigma 10-20mm f/3.5 DC EX HSM
– Canon EF-S 10-22mm f/3.5-4.5 USM
– Tokina AF 11-16mm f/2.8 Pro Dx
– Tamron SP AF 11-18mm f4,5-5,6 Di II LD Asphérique
– Tamron SP AF 10-24mm f/3.5-4.5 Di II LD Asperique
– Tokina AF 12-24mm f/4 Pro Dx
– Nikkor AF-S DX 12-24 mm f/4G ED-IF
– Sigma 12-24mm f/4.5-5.6
Revenons au Tokina AT-X 10-17mm.
Cet objectif Tokina se distingue des autres zoom 10-xx mm, qualifiés d’ultra grand angle (UGA), déja disponible sur le marché par le fait que son rendu est « Fish Eye ».
Les objectifs UGA ont un rendu classique « rectilinéaire » qui conserve les lignes droites et évitent toute distorsion autant qu’ils peuvent.
Tout le contraire d’un fisheye donc, puisque son rendu a pour effet de produire énormément de distorsion.
Il n’y a qu’à regarder la photo ci-dessous pour comprendre :
Voici la distorsion produite par le fisheye Tokina à 10mm avec un EOS 400D à capteur APS-C (coef x1.6).
De plus l’angle de champs couvert par les UGA n’est pas aussi important que celui d’un Fish Eye, et ce malgré une focale de « 10mm ».
Par exemple, l’angle de champs du Sigma 10-20mm DC EX est de 102° dans la diagonale à 10mm.
Celui du Canon EF-S 10-22mm est un peu plus important malgré une focale identique, 107° à 10mm.
Celui du Tamron 11-18mm est de 103° à 11mm.
Cela peut paraître surprenant : un objectif Tamron 11-16mm semble au premier venu « moins grand angle » que le Sigma 10-20mm vu que sa focale minimale est 11mm alors que celle du sigma est 10mm
En fait si l’on regarde de plus pres le Tamron est « plus grand angle » que le Sigma puisque son angle de champs est plus important : concrètement il « voit » plus large !
C’est l’occasion de mettre en lumière une des limites de l’utilisation abusives des focales comme référence pour qualifier les objectifs.
Un raisonnement systématique par angle de champs est souvent plus judicieux, surtout avec les différentes tailles de capteurs actuels qui compliquent la donne.
Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne les grands angles, surtout lorsqu’on compare des objectifs de marques différentes.
Vu que la question est récurrente et pour que tout le monde comprenne bien la différence, je vais vous montrer concrètement la différence de rendu due à la distorsion du fisheye.
Pour bien comprendre la différence de rendu entre un objectif 10mm fisheye et un 10mm non fisheye (donc rectilinéaire) voici deux photos prisent du même endroit (source site Tokina) :
A gauche vous avez deux photos prisent à 10mm avec le Tokina 10-17 fisheye, à droite les deux mêmes photos prisent avec le Sigma 10-20mm DC EX à 10mm.
On voit donc bien que l’angle de champs couvert par la diagonale de l’image n’a rien de comparable, c’est ce qu’on expliquait plus haut.
On remarque aussi que le fisheye possède une distorsion régulière et caractéristique (présentée plus haut).
En fait ce sont les objectifs classiques rectilinéaires qui redressent les perspectives pour conserver les lignes droites.
Il faut aussi savoir qu’avec certaines solutions logicielles spécialisées, on peut obtenir des images avec des perspectives droites à partir de photos prisent avec un objectif fisheye.
C’est à dire qu’on peut obtenir via un logiciel le rendu des images de droite avec l’objectif de gauche, mais pas l’inverse.
Avec la sortie de son D90, Nikon commence à simuler l’effet d’un fisheye de façon logicielle, mais honetement il y a beaucoup de pertes d’angles de champs et le rendu est vraiment banal !
Ceci est tres important, pour obtenir un vrai rendu fisheye, il faut obligatoirement un objectif fisheye.
Pour ceux qui veulent voir des exemples de correction de la distorsion (defishing), c’est à dire de redressement des perspectives à partir de photos prisent avec un objectif fisheye, consulter cette page du site Nature Pixel.com : https://www.naturepixel.com/canon_ef_15mm_f2.8_fisheye_essai_5d.htm
Fisheye 15 et 16mm, adaptés ?
Voici la différence entre une photo prise à 10mm sur un EOS 400D et une photo prise du même point à 16mm avec le fisheye Tokina 10-17mm.
Cela démontre qu’un Fish Eye de 15mm ou 16mm n’est pas du tout adapté aux petits capteurs APS-C mais bien aux capteurs plein format.
En effet comme nous l’avons vu précédemment, un fisheye de 15mm autorise 180° d’angle de champs sur un capteur 24x36mm, mais une fois monté sur un EOS avec un capteur au format APS-C soit 14.8×22.2mm le fisheye se transforme en un simple grand angle.
Voici aussi un récapitulatif des résultats obtenus avec 2 grands types de fisheye en fonction des tailles de capteur.
En bleu, le résultat d’un fisheye circulaire 8mm comme le Peleng sur un capteur plein format ou une pellicule photo de 24x36mm : on obtient une image ronde au milieu d’un rectangle noir, avec 180° d’angle de champs absolument partout (diagonale rose).
En vert, lorsqu’on monte un fisheye 15mm sur un capteur 24x36mm plein format, le rendu sera de 180° uniquement dans la diagonale de l’image, c’est le carré vert : il y a 180° d’angle de champs entre les deux coins opposés du rectangle, pas de bords noirs.
Au centre, le rendu d’un fisheye de 15mm lorsqu’on l’utilise sur un capteur APS-C qui est moins gros qu’un 24x36mm, il y a donc un crop puisqu’on ne voit que la partie centrale de l’image.
Le 15mm fisheye se tranforme donc en un grand angle de 24mm (15mm x 1.6 = 24mm environ) tout à fait banal, avec un angle de champs de 112.5° environ (180° / 1.6 = 112.5°).
Quel fisheye pour mon reflex petit capteur ?
Jusqu’à la fin de l’année 2007, ce Tokina était l’unique Fish Eye plein format produisant un angle proche de 180°, disponible pour les possesseurs de boitier Canon APS-C.
En effet les fisheye Canon EF 15mm f/2.8 et Sigma 15mm, ainsi que le fisheye Zenitar 16mm datant de l’époque de l’argentique ont un angle de champs d’environ 112.5° une fois monté sur un APS-C à cause du coefficient x1.6 (180°/1.6=112.5°) et par conséquent n’ont plus vraiment le rendu d’un fisheye « plein cadre » mais d’un vulgaire grand-angle présentant une lègère distorsion.
C’est ce que vous pouvez voir plus haut sur l’image comparative fisheye 10mm / 16mm sur l’EOS 400D : un fisheye 16mm monté sur un petit capteur n’a plus rien à voir avec le rendu sur un reflex argentique. Les fisheyse 15mm sont donc à reserver aux reflex numériques plein format EOS 5D et EOS 5D mark II ainsi que l’EOS 1Ds, sans oublier les reflex EOS argentiques pour lesquels, à la base, ces fisheye ont été conçus.
Les 8mm Sigma et Peleng produisent eux une image qui laisse apparaître des coins noirs dans les bords de l’image, neccessitant un recadrage en post traitement. A la base ces fisheye sont prévu pour produire une image parfaitement ronde en argentique comme présenté sur la photo de droite (issue d’un EOS 5D).
L’intérêt d’une telle focale est d’obtenir 180° d’angle de champs sur toute la photo, là où un fisheye 15/16mm dit « plein-cadre » en argentique ne présente que 180° d’angle de champs dans les deux diagonales.
Bref le 8mm Peleng voit donc un encore un peu « trop large » malgré le crop du petit capteur APS-C ce qui laisse apparaître des coins noirs dans l’image, néanmoins les Peleng ont été assez répandus du fait de leur prix vraiment abordable, mais cela reste des objectifs complètement manuels dépourvus d’autofocus ou de gestion du diaphragme.
Le 10mm Tokina se situe lui approximativement à la limite interne du cercle d’image, ce qui permet d’obtenir pratiquement 180° d’angle de champs dans la diagonale, sans bord noirs.
C’est-à-dire pratiquement le même rendu qu’un classique Fish Eye 15mm en argentique.
C’est pour cela que ce nouveau Tokina sorti en fin 2006 est si intéressant pour les possesseurs de Canon.
En revanche, il possède un sérieux concurrent chez Nikon en la personne du Nikkor 10.5mm f2.8 qui est par contre plus cher.
Ci-dessus le nouveau Sigma fisheye 10mm f/2.8 DC EX HSM, à sa droite, le Nikkor 10.5mm f2.8 G-ED DX fisheye, première référence fisheye parfaitement adaptée aux petits capteurs.
Depuis ce début d’année 2008, le Tokina 10-17 fisheye n’est plus l’unique référence disponible en monture Canon EOS, pour les petits capteurs.
En effet sigma viens d’annoncer la sortie de 2 nouveaux fisheye spécialement dédiés aux reflex à petit capteur APS-C :
– Sigma 4,5mm f2.8 Fish Eye DC EX HSM (fisheye circulaire équivalent à un 8mm en 24×36)
– Sigma 10mm F2,8 Fish Eye DC EX HSM (photo ci-dessus)
Ce dernier, le fisheye Sigma 10mm f2.8 (en bas à gauche sur la photo du dessus) est l’équivalent du Tokina à 10mm, en apportant une ouverture à f2.8 et la mise au point ultrasonique.
La principale différence restera que le Tokina est un zoom, le Sigma une focale fixe, avec tous les avantages inconvénients que l’ont peut trouver.
Ainsi le Tokina aura un côté pratique non négligeable en reportage, le sigma lui sera moins polyvalent, mais sa formule optique sera peut etre plus simple donc un piqué peut etre plus important.
Attention quand même aux différences de prix : le Sigma 10mm f2.8 fisheye est annoncé à 800€, le Sigma 4.5mm fisheye à 1060€ !
Là où les focales fixes sont intéressantes pour leur prix raisonnable, ici c’est la situation inverse.
J’attends les premiers tests et essais du 10mm fisheye Sigma f2.8 pour me faire une idée et pourquoi pas le comparer au Tokina pour voir si la différence de prix est justifiée, car l’ouverture f2.8 au lieu de f3.5 n’apporte pas grand chose sur un grand angle, la différence de l’HSM par rapport à la mise au point déja tres efficace et rapide du Tokina, et la qualité optique à proprement parlée à 10mm.
J’ai eu l’occasion de toucher un exemplaire sur le 50D pendant quelques minutes et le Sigma semble vraiment très bon et agréable. Pour un utilisateur qui compte rester au format petit capteur APS-C et si vous en trouvez un pas trop cher, cela peut valoir le coup.
En ce mois de Juin 2009, je viens également de tomber sur un nouveau fisheye que je ne connaissais pas et dont je ne sais trop quoi penser. Il s’agit d’un objectifVivitar Série 1 fisheye 7mm de focale qui ouvre à f/3.5 avec mise au point manuelle.
Je suis tombé sur cet objectif via Ebay et surtout le site américain réputé B&H à New York qui le propose en monture Canon EOS, Nikon et Sony/Minolta au prix de 359$ US.
Après une petite visite sur le site internet Vivitar.com qui me semble tout neuf, effectivement il semblerait qu’il soit en train de sortir de nouveaux objectifs dont un 85mm f1.4 avec mise au point interne. Néanmoins pour l’instant je ne trouve pas de trace de ce fisheye 7mm f3.5 à mise au point manuel.
La formule optique comprends 10 éléments en 7 groupes, il pèse 443g et présente un traite multi-coating pour réduire le flair et les ombres. Des que j’aurai plus d’infos sur ce fisheye je vous tiendrai informé pour savoir s’il sagit d’une bonne affaire ou non.
En cette fin aout 2010, Canon viens enfin d’annoncer un remplaçant pour l’EF 15mm fisheye f/2.8 et devinez quoi, c’est un zoom fisheye !
Quelle surprise, un zoom fisheye série L : Canon EF 8-15mm f/4 L USM.
Mais finalement c’est assez logique et Canon insiste sur le fait que ce fisheye permet à la fois d’obtenir un rendu fisheye circulaire à 8mm ou fisheye plein format à 15mm avec un capteur plein format (EOS 5D mark II ou 1Ds mark III) et permet d’obtenir un fisheye plein format adapté pour les capteurs APS-H (EOS 1D mark IV) et ASP-C (EOS 7D, 60D, 550D) ce qui n’était pas le cas actuellement, enfin pas avec des objectifs Canon.
L’ouverture constante f/4 peut sembler pénalisante à la courte focale (par rapport au tokina) mais cela reste plus interessant à 15mm, d’autant plus qu’au fisheye on a tendance à fermer un minimum le diaphragme pour éviter les erreurs de mise au point.
Nul doute que ce fisheye risque d’être une belle réponse au tokina bien que ce soit avec près de 4 ans de retard !
Plus d’infos prochainement.
Mes premies clichés sur l’EOS 400D :
J’ai eu l’occasion de faire pas mal de photos avec durant toute l’année 2007, je ne les compte même plus tellement cet objectif me sert tres souvent.
J’ai donc pris un nombre tres important de clichés dans des situations tres diverses, ce qui me permet de me faire une idée assez précise de ses capacités et faiblesses.
Il faut savoir que sur cette série qui sert de présentation de mes premières photos, elles ont toutes étaient prises avec mon ancien boitier EOS 400D. Les photos prisent avec l’EOS 1D mark II sont présentées plus bas.
Je vais donc vous présenter ici quelques clichés et crop à 100% pris dans différentes situations afin de vous faire une petite idée de sa qualité.
Test statique sur trepieds avec diffuseur artisanal devant le flash externe, jpg sorti du boitier avec exifs, uniquement redimensionné à 640pix.
A droite, le crop à 100% pour juger du centre de l’image. (Cliquer dessus pour le visualiser à la bonne échelle)
Test statique mais à main levé face au soleil avec flash externe.
Cela permet de s’apercevoir que l’objectif a un tres bon comportement face au soleil de plein fouet.
A droite, le crop à 100% pour juger des bords de l’image.
Une nouvelle fois, le comportement sur les bords est excellent je trouve.
Un nouveau test statique au retardeur et au flash externe, cela permet de se faire une idée des possibilités de composition, ici un petit groupe réunit autour d’une table rentre entierement dans le cadre de façon harmonieuse.
A droite, de nouveau le crop à 100% pour juger du piqué au centre.
On finit par un test en conditions réelles, sujet en mouvement tres rapide difficile à mettre au point, flash externe.
A droite, le crop à 100% sur les details du sujet.
Les bords de l’image sont tres bons je trouve, comparé à certains resultats obtenus dans des tests sur le net de divers objectifs à 10mm sur les bords comme le Sigma 10-20 ou le Tamron 11-18 à 11mm.
Le piqué au centre est pour moi tres bon, mais je ne peut pas réellement le quantifier.
Le Piqué du Tokina en chiffres :
Concernant la mesure du piqué, elle est très difficile a obtenir compte tenu de l’angle de champs très important induit par le fisheye.
Si l’on se fit à l’un des tout premier test disponible de cet objectif (celui de pictchallenge) il possède un piqué de bon à excellent des que l’on ferme un poil.
Pour se faire une idée encore plus précise, il faut parcourir les divers tests disponible sur internet, notamment ceux réalisés par le site Photozone.de qui a testé laversion Pentax 10-17 sur un K10D et la version nikon du Tokina 10-17 sur un D200. Même si ces exemplaires et versions sont légérement différentes cela donne une bonne idée de ce que l’on peut obtenir sur un canon EOS.
Voici les résultats de la version Pentax 10-17mm sur le boitier Pentax K10D :
Et les résultats du test de piqué de la version Tokina monture nikon sur le D200 :
Autant dire que les résultats semblent très bons et homogènes dans l’ensemble, de quoi confirmer les premières impressions que cet objectif m’a donné.
Comportement face aux sources lumineuses :
Ce qui ressort de ces 12 premiers mois d’utilisation, c’est que cet objectif a un comportement tres appréciable et permet des prises de vues tres diverses.
Les fortes sources lumineuses dans le cadre ne sont pas un soucis et ne nuisent en rien à l’image obtenue.
En effet, c’est un point que j’ai pu vérifier à de nombreuses reprises lors de mes sessions photos.
Je l’utilise toutes les semaines et il arrive tres souvent qu’on se retrouve avec le soleil dans le cadre, d’autant plus que le pare soleil est obligatoirement minuscule.
Apres de nombreuses sessions photos ensoleillées au skatepark des quais à Bordeaux, j’ai eu l’occasion de voir quelques images d’un photographe utilisant un Peleng 8mm fisheye par une journée ensoleillée au même skatepark et certaines de ses images comportent d’importantes traces de « flairs » et d’artefacts que l’on ne retrouve pas sur les images produites par le Tokina.
Preuve que sa formule optique et son traitement sont vraiment fiables et que son comportement face aux sources lumineuses est vraiment bon.
L’association fisheye et flash :
Il est interessant aussi de s’interesser à la couverture au flash avec cet objectif, le flash permettant de shooter à contre jour, de faire ressortir les couleurs et aussi de détacher le sujet du fond tout en utilisant une vitesse d’obturation rapide idéale pour la photo de sport.
Autant dire que vous utiliserez quasiement tout le temps le flash avec cet objectif, sauf lorsque vous photographirez des paysages biensur !
J’ai donc procedé à un test simple, j’ai posé l’appareil sur trepieds à environ 2m du rideau de la baie vitrée de mon salon et j’ai reglé le boitier sur mode automatique (carré vert).
Ensuite j’ai pris une série de plusieurs photos pour tester la couverture avec le flash intégré, puis avec le 430ex avec ou sans le volet grand angle.
Les photos de la colonne de gauche sont celles prisent à 10mm, celles de droite sont à la focale de 17mm.
La première ligne concerne le flash intégré au boitier EOS 400D.
A 10mm, il est interessant de noter que la couverture du flash interne est tres mauvaise.
De plus on aperçoit une ombre causée par l’objectif au centre en bas de l’image.
Ce qui est encore plus interessant, c’est de s’apercevoir que le flash interne propose une couverture insuffisante à 17mm.
Néanmoins, je me suis depuis aperçu que le flash interne dépanne tres bien dans de nombreuses situation pratique où l’on n’a pas forcément pris soin d’emporter un vrai flash.
Ainsi il sera tout à fait efficace et discret pour déboucher un contre jour, pour une utilisation fill-in, lors de portraits improvisés en reportage.
Des que la scene est en partie bien éclairée et que le flash n’est là que pour déboucher les ombres, l’ombre disgracieuses due aux rayons du flash qui butent sur le fisheye n’est pas trop perceptible.
Bref, cela dépanne bien même si ce n’est pas toujours tres satisfaisant, en plein jour, cela suffira.
La deuxième ligne concerne les essais avec le flash externe Canon Speedlite 430 EX sur la griffe porte flash, en mode auto ETTL le flash descends à 24mm automatiquement.
Rien d’exceptionnel, c’est encore insuffisant. On gagne juste en puissance par rapport au flash interne, mais la couverture n’augmente qu’un petit peu.
On remarque aussi que c’est moins sombre dans les coins à 17mm mais ce n’est pas encore parfait.
En revanche, il est interessant de noter que l’utilisation d’un flash externe supprime l’ombre due à l’objectif lorsqu’on est à la focale 10mm.
En effet, la tête du flash externe se situe 5 à 6cm plus en hauteur et 2 à 3cm plus en avant que la tête du flash intégré lorsque celui est déployé.
Grace à ce déport, aucun des rayons lumineux émis par le flash ne rencontre l’objectif, il n’y a donc plus d’ombre parasite.
La dernière ligne concerne la même configuration, mais cette fois avec le volet grand angle (integré au flash) sorti, ce qui fait descendre le reglage du flash à 14mm.
Théoriquement cela devrait etre suffisant puisque le fish eye à 10mm donne un équivalent 10mm*1.6=16mm.
Néanmoins, il ne faut pas réfléchir en terme de focale, mais plutot en angle de champs.
Le manuel du flash précise d’ailleurs que la portée du flash n’est pas compatible avec l’objectif EF 15mm FishEye f2.8.
En effet l’angle de champs du EF 14mm F2.8 L USM est de 114° alors que celui du EF 15mm FishEye f2.8 est de 180°, ce qui est approximativement le cas duTokina 10-17mm FishEye à 10mm.
Revenons en à nos moutons, et commentons le resultat du volet grand angle.
Franchement ce n’est pas si mal que ça, les coins sont plus sombres que le centre, mais on peut attribuer cela au fait qu’ils sont plus éloigné que le mur au centre, d’où une certaine perte de luminosité due à une distance plus grande.
Je trouve personnellement le résultat à 10mm tres satisfaisant.
Quand à 17mm, l’éclairage produit par le flash est beaucoup plus uniforme et parfaitement adapté, les coins noirs ayant disparus.
Inutile donc de vous rabacher que l’achat d’un flash externe est malheureusement indispensable pour tirer parti d’un Fish Eye… Hormis pour du paysage.
D’ailleurs toutes mes photos présentées ici ont étés prisent avec le 430ex sur la griffe porte flash !
Enfin, pour couvrir totalement le champs à 10mm, il faut recourir au multi flash, qui trouvera surtout sont interet pour faire des compositions artistiques en jouant sur les ombres et les lumires…
Inutile de vous expliquer comment, il suffit d’ouvrir un mag de skate ou de bmx pour comprendre.
Avec un peu plus de recul sur son utilisation, je vous confirme que j’utilise tres souvent le flash pour déboucher les contre jour, néanmoins je ne l’utilise quasiment jamais en reglant le flash sur 14mm via le volet grand angle.
En effet l’éclair produit a une portée tres faible, il n’éclaire pas correctement mon sujet situé dans le cadre, par contre il éclaire disgracieusement le premier plan qui est proche.
Les meilleurs résultats sont obtenus en jouant sur l’orientabilité de la tête du flash pour la diriger exactement dans la direction du sujet en fonction de sa place dans le cadre et en reglant le zoom du flash sur un réglage approximatif entre 28 et 70mm.
L’éclair sera plus puissant, et s’il est bien dirigé, parfaitement efficace, il éclairera le sujet parfaitement sans éclairer les éléments disgracieux des premiers plans.
Investir dans un objectif pour petit capteur ?
Bonne question que l’on pose lorsqu’on investit dans un 17-55mm f2.8 USM IS qui n’est même pas de la série L Canon et qui coute aussi cher qu’un 40D nu !
En effet ces objectifs sont prévus uniquement pour etre monté sur les reflex à petit capteurs APS-C, ce sont des EF-S qui ne se montent pas sur les reflex à gros capteurs tels que les 1D.
Tiens en parlant de 1D, depuis le printemps 2008 j’ai fait le pas et j’ai remplacé mon 400D par un 1D mark II.
Le Tokina est un objectif « DX » prévu pour les petits capteurs, mais sa monture EF fait qu’il se monte aussi sur les reflex à plus gros capteurs.
Le format du capteur de mon 1D mark II est APS-H, soit x1.3 plus petit qu’une pellicule 24x36mm, donc lorsqu’on zoom à 10mm on voit un cadre noir dans le viseur et sur la photo.
Il suffit alors de zoomer jusqu’entre 12 et 13mm pour supprimer tous les bords et coins noirs du cadre et retrouver un vrai fisheye plein cadre avec 180° d’angle de vue dans la diagonale.
Du bonheur pur et simple !
Une polyvalence encore plus importante que sur le 400D, un piqué vraiment impressionant et donc finalement plus d’angle de champs que sur un 400D.
De quoi profiter pleinement des joies du fisheye sur un capteur APS-H, puisque simplement aucun autre objectif ne m’apporterai le résultat d’un fisheye plein cadre avec 180° d’angle de champs :
– les 15mm et 16mm fisheye offre 180° d’angle de champs sur un capteur 24x36mm, là j’aurai beaucoup perdu.
– les 8mm sont des fisheye circulaire
– le 10mm et 10.5mm laisse apparaitre un cadre noir correspondant au pare soleil et des coins noirs
Finalement le fait que le Tokina est un zoom est parfait car il s’adapte à la perfection sur le 1D mark II et donne de magnifiques résulats.
Le Tokina est donc finalement un bon investissement pour qui en a l’utilité, qui vous suivra avec la montée en gamme de votre boitier.
Le Tokina sur l’EOS 1D mark II :
Plusieurs personnes m’ont posé la question de la compatibilité entre le fisheye Tokina 10-17mm et l’EOS 1D mark II qui possede un plus gros capteur, coef x1.3 environ, et qui n’est pas compatible avec les objectifs Canon EF-S.
Le Tokina est biensur un objectif « DX » prévu pour les petits capteurs, comme un EF-S en gros, sa composition optique et la focale sont donc bien étudié pour que l’on retrouve les cadrages du 24×36 mais sur un petit capteur.
Les EF-S sont aussi bridés par une bague sur la monture pour qu’on ne puisse physiquement pas les monté sur un boitier recevant uniquement des objectifs EF traditionnel comme les 1D.
Mais le Tokina lui a une simple monture EF, ce qui permet de le monter sans aucun probleme sur le 1D mark II.
J’ai déja vu plusieurs photographe l’utilisant avec des 1D mark II N, mais je ne sais pas ce qu’il donne sur du plein format 1Ds avec un miroir encore plus gros.
Je suppose que cela est aussi possible puisque j’ai déja vu à travers le web, des personnes l’utiliser sur un EOS 5D, allant même jusqu’à rasé le pare soleil du Tokina.
Voici donc les cadrages que l’on obtient avec le Tokina monté sur le 1D mark II :
A 10mm / A 10mm, on voit bien le pare soleil.
A 12mm, toujours des traces d’assombrissement sur les bords à cause du pare soleil / Entre 12 et 13mm, le réglage parfait.
A 14mm / A 17mm le zoom maximum possible.
Résumons tout cela en une seule image pour plus de clarté !
Voici donc une photo prise avec le Tokina sur le 1D mark II, à la focale minimum de 10mm, en rouge le cadrage obtenu en zoomant entre 12 et 13mm, et en vert, celui obtenu en zoomant à fond à 17mm.
J’espere que tout cela sera clair pour vous !
Pour imaginer le résultat obtenu avec un fisheye 15mm Canon prévu pour le 24×36, imaginez un cadre à peu pres au milieu entre le cadre vert et rouge.
Il manque donc une partie plus ou moins importante de l’angle de champs que le zoom fisheye Tokina est le seul à permettre de ne pas perdre !
L’angle de champs du fisheye Tokina est il identique à 10mm sur tous les boitiers ?
Il faut toujours rapporter l’angle de champs donné dans les caractéristiques de l’objectif à la taille du capteur utilisé pour déterminer cet angle de champs et extrapoler avec votre propre taille de capteur.
Là où tout le monde pense que les reflex à « petits capteurs » ont tous la même taille de capteur format APS-C, on s’aperçoit en fait en y regardant de plus pres que les capteurs ont des tailles légérements différentes.
Cela influe bien sur l’angle de champs de chaque objectif.
Derrière le format APS-C x1.6 de Canon se cache en fait un peu plus de subtilité, par ordre de taille :
– EOS 1000D, 350D, 400D, 450D, 40D sont équipés d’un petit capteur : 22.2mm x 14.8mm (x1.623)
– EOS 50D, capteur le plus récent et légérement plus grand : 22.3mm x 14.9mm (x1.612)
– EOS 20D, 30D, capteur un peu plus gros bien que plus ancien, il correspond exactement au format APS-C : 22.5mm x 15mm (véritable coef x1.6)
– EOS 300D, 10D, capteur encore plus ancien et légerement plus gros : 22.7mm x 15.1mm (x1.588)
Idem chez Nikon, le format DX est plus subtil qu’il n’y parait :
– D40, D40x, D50, D70, D70s sont tous équipés de l’ancien « standart » : 23.7mm x 15.6mm (x1.529)
– D60, D80, D90, D200, D300, sont désormais équipés du nouveau format moins large mais plus haut : 23.6mm x 15.8 mm (x1.522)
Et un petit coup d’oeil tant qu’on y est au format APS-H x1.3, une exclusivité Canon :
– EOS 1D mark III, capteur de 28.1mm x 18.7mm (x1.282)
– EOS 1D mark II, capteur plus ancien mais plus gros : 28.7mm x 19.1mm (x1.255)
Parmis les « full frame » 24×36 Canon on retrouve aussi deux tailles de capteur :
– EOS 5D, équipé d’un capteur de 35.8mm x 23.9mm (x1.004)
– EOS 1Ds mark II, 1Ds mark III, un vrai capteur de 36mm x 24mm (x1)
Chez Nikon en revanche les boitiers « full frame » appelé FX ne présentent qu’une taille :
– D3, D700 sont équipés d’un un capteur de 23.9mm x 36 mm (x1.002)
Comme vous l’avez vu pour chaque taille de capteur, je vous ai rajouté le coefficient exacte arrondi à 3 chiffres apres la virgule qu’il faut appliquer pour obtenir réellement l’équivalent des focales sur son boitier.
J’ai calculé ce coefficient avec précision en raisonnant par superficie, la superficie d’un capteur 36x24mm est de 864mm².
J’ai ensuite calculé la superficie de tous les autres formats de capteurs, par exemple dans le cas de l’EOS 30D, son capteur de 22.5x15mm a une superficie de 342.77mm².
Pour obtenir le coefficient de conversion exacte, je divise la superficie de référence, 864mm² par celle du boitier concerné, et ensuite je prends la racine carée du résultat.
Notez qu’il ne faut pas arrondir le chiffre avant de calculer sa racine carrée.
La calculatrice garde en mémoire bien plus de décimales qu’elle ne l’affiche sur son écran, le résultat est donc bien plus précis.
On s’apercoit donc que le capteur utilisé sur le 20D et le 30D fut réellement le seul au format APS-C x1.6 !
On peut grossièrement obtenir les mêmes coefficients à partir des longueurs et largeurs des capteurs, mais vous vous apercevrez en calculant que ce n’est pas suffisamant précis, notamment chez nikon où les proportions ne sont pas respectées.
Un résumé en image des différentes tailles de capteur et de leurs légères subtilités.
On peut donc désormais interpreter les résultats.
Parmis les boitiers Canon au format APS-C, les EOS équipés du plus petit capteur 22.2×14.8mm (EOS 1000D, 350D, 400D, 450D, 40D) sont ceux qui cadreront leplus sérré.
Concretement ils iront chercher « plus loin » ce qui est souvent un avantage dans les longues focales, par exemple un objectif 300mm cadrera comme un : 300 x 1.623 = 487mm, pour plus de précision effectuer le calcul a partir des données d’angle de champs de chaque objectif.
En revanche ils seront « pénalisés » dans les courtes focales, dans le cas d’un fisheye par exemple, ce sont eux qui cadreront le « moins large » et bénéficieront d’un « peu moins » d’angle de champs.
Inversement, les boitiers EOS équipés d’un capteur légérement « plus gros » comme le 300D et le 10D sont « avantagés » dans les courtes focales (grand angle) et « pénalisés » dans les longues focales (téléobjectif).
Si l’on reprends l’exemple du 300mm, sur le 10D il cadrera seulement comme un : 300 x 1.588 = 476.4mm.
Cette différence parait minime dans les longues focales, on ne verra concretement quasiment pas la différence, mais cela est beaucoup plus parlant dans les plus courtes focales si l’on calcul précisément les différences d’angle de champs.
L’angle de champs du Tokina à 10mm sur les différents boitiers :
Le but de cette dernière recherche est de quantifier avec le maximum de précision l’angle de champs que procure le fisheye Tokina à 10mm sur différents boitiers.
Je pense qu’il faut aller chercher à la source, sur la version Pentax de l’objectif, je suppose que Tokina n’a pas changé la formule de l’objectif, on peut donc penser que les caractéristiques sont les mêmes et extrapoler les résultats.
Dans les caractéristiques du Pentax DA 10-17mm fisheye f3.5-4.5 ED on retrouve les mesures d’angles de champs, 180° dans la diagonale à la focale 10mm et 100° à 17mm.
Cet objectif est prévu pour se monter sur les boitiers Pentax à monture Pentax KAF et leur capteur semble avoir une taille de 23.5mm x 15.7mm soit proche de la taille d’un capteur Nikon au format DX.
En terme de superficie en tout cas on est vraiment tres proche : 368.95mm² pour le capteur Pentax et 369.72mm² pour le plus petit des capteurs Nikon DX (D40, D40x, D50, D70, D70s).
Le coefficient de conversion de focale du capteur des Pentax est proche de x1.530 par rapport à un capteur 24x36mm.
On va se baser sur la formule du produit en croix pour obtenir les angles de champs sur divers boitiers, avec le plus de précision possible.
Le fisheye Pentax 10-17 cadre donc à 10mm comme un 15.3mm fisheye sur un capteur full frame, en procurant 180° d’angle de champs.
Le boitier de référence utilisé pour donner les caractéristiques du Tokina est vraisemblament un Nikon avec capteur de 23.7×15.6mm, c’est en tout cas ce capteur dont les proportions se rapprochent le plus de celui qui équipe les Pentax.
On peut donc considérer que sur les D40 et autres D70, le Tokina à la focale 10mm cadre comme un 15.29mm fisheye en équivalent full frame, procurant exactement lui aussi 180° d’angle de champs dans la diagonale de l’image.
Sur les derniers boitiers Nikon sortis au format DX, le Tokina a 10mm procure surement un angle de champs « legerement » plus important, dépassant peut etre les 180° d’angle de champs de quelques décimales apres la virgule.
Il cadre alors comme un 15.22mm fisheye, d’apres notre produit en croix, on approche les 180.9° d’angle de champs !
Rien de bien affolant, au pire on peut commencer à obtenir quelques légers assombrissements dû au pare soleil sur les bords de l’image obtenue, mais rien de bien méchant !
Mon propre exemplaire de ce Fish Eye Tokina, posé à côté de mes autres objectifs.
Par contre chez Canon, le Tokina a 10mm commence à cadrer « moins large » à cause des coefficients de conversion de focale.
Cette supposition est basée sur le fait que la constructione et la formule optique est identique entre le modele Pentax 10-17 fisheye, la version Tokina 10-17 monture Nikon et la version Tokina 10-17 monture Canon.
Je doute que la construction de l’objectif Tokina soit différente entre la monture Canon et la monture Nikon pour tenir compte des spécificités de chaque marque en terme de capteur.
Si c’est le cas tant mieux, on vit dans un monde à la pointe réellement de la technologie, et j’aurai absolument tout faux, ce dont je doute malheureusement !
En effet même sur le plus gros des capteurs APS-C Canon, celui du 300D et 10D qui a une superficie de 342.77mm² le Tokina cadre a 10mm comme un 15.88mm fisheye.
On a dépassé les 180° d’angle de champs du Pentax à l’équivalent 15.3mm, ce qui fait donc que l’angle de champs sur le Canon est legerement inférieur.
D’apres notre produit en croix, on s’approche d’un angle de champs de 173.4° dans la diagonale à 10mm.
Les choses se gatent sur le « petit capteur » des 40D et autres 400D et 450D puisque le Tokina cadre à 10mm comme un 16.23mm fisheye en équivalent argentique.
Apres la formule magique du produit en croix on arrive malheureusement à un angle de champs de 169.7° en arrondissant !
Raahhh sacrilège !
Pour la forme sur un 50D, le Tokina a 10mm procurera un angle de champs de 170.8° et sur un capteur au véritable format APS-C (20D et 30D) le tokina procure 172.1° d’angle de champs dans la diagonale.
Des résulats biensur à prendre avec des pincettes, qui dépendent de bien plus de facteurs que ceux ci, tels l’alignement du capteur, la qualité de construction, les aléas de la fabrication et de la calibration et j’en passe !
Néanmoins on peut dégager une tendance, celle que le Tokina semble physiquement cadre un peu moins large de quelque degrés d’angle de champs sur un boitier Canon que sur un boitier Nikon, et à forciori legerement moins large encore sur un 40D que sur un 300D !
Voilà qui est laché !
Le Tokina sur l’EOS 5D mark II :
Comme tout le monde le sait, l’EOS 5D mark II est pourvu d’un superbe capteur plein format de 21mpixels identique à l’EOS 1Ds mark III.
Mi avril 2009, j’ai donc eu l’occasion de tester le Tokina 10-17 fisheye sur ce nouveau boitier, et j’ai pu en prime effectuer une rapide comparaison avec le Canon EF 15mm f/2.8 fisheye.
Voici donc en exclusivité une photo de 21 millions de pixels prise par un capteur plein format de la taille d’un film 35mm standart argentique, avec le cher petit fisheye Tokina !
Le tout à la focale de 10mm, une focale prévue pour les petits capteurs APC. Il est très façile désormais de bien comprendre que le cercle d’image est plus petit sur ces objectifs DX et autres EF-S, qui ne sont adaptés qu’à des petits capteurs.
J’ai pu tester le Tokina aux différentes focales, il n’y a pas de butée du miroir sur l’arrière de l’objectif à l’intérieur de la chambre reflex. Le tokina redeviens un fisheye plein cadre si on l’utilise à partir de la focale 15mm, il cadre alors exactement comme un Canon EF 15mm f2.8 fisheye puisque j’ai pu le vérifier.
En dessous de 15mm, les photos auront tendances à présenter des traces de vignettages dans les coins.
Pour l’instant il est trop tôt pour comparer la qualité et le piqué des images entre les deux fisheye, le Tokina à 15mm et le Canon 15mm sur l’EOS 5D mark II. A première vue ils semblent très proches, et j’espère donc avoir l’occasion de refaire quelques photos avec pour vous apporter mon opinion plus en détail.
Le Tokina 10-17 Fish Eye monté sur mon ancien boitier Canon Eos 400D avec mon ancien flash 430EX plus adapté que le flash interne.
Depuis je m’efforce de déporter les flashs au maximum pour avoir une lumière avec plus de relief que celle obtenu avec le flash sur le boitier.
A droite, toujours le Tokina mais cette fois monté sur le Canon EOS 1D mark II avec un flash speedlite 540EZ.
En guise de conclusion :
Si jamais vous en avez l’occasion vous vous apercevrez que l’essayer, c’est l’adopter !
Bien souvent, ce n’est qu’une question de budget, ce n’est pas courant de mettre plus de 500€ dans un Fish Eye, cela parait souvent injustifié du fait que le Fish Eye est considéré comme un objectif un peu gagdet pour s’amuser mais pas pour faire des photos sérieuses.
C’est pour cela que les Fish Eye Peleng 8mm sont assez répandus et populaires sur les boitiers avec coef x1.6, puisqu’il permettent de gouter aux joies du Fish Eye pour 250€, bien qu’il y ait quelques inconvénients comme l’absence d’autofocus et la neccessité de post traiter pour supprimer les coins noirs.
Concernant les prix du Tokina 10-17mm fisheye, je remarque qu’ils n’ont baissé que de 20€ environ depuis son arrivée en france l’an dernier, son prix se situe aujourd’hui en france vers les 560€.
Aie, quelle claque en ce début de printemps 2009, en effet suite à un mail à mon retour de vacances, je viens de m’apercevoir que les prix du fisheye Tokina 10-17mm ont subit une forte hausse. En effet le prix de vente actuel se situe aux alentours de 770€… Mauvaise nouvelle pour les futurs acquéreurs.
Heureusement il y a une petite communauté de photographes professionnels et amateurs qui utilisent pleinement le potentiel de ces objectifs si particuliers et pourtant tellement créatifs, qui permettent d’aller au contact de l’action.
Personnellement, c’est un objectif que j’utilise tres souvent, que ce soit pour les photos d’actions et de sports typés urbains et extremes, que pour des reportage ou du paysage où il est tres pratique : on profite d’un angle de champs important à 10mm pour les intérieurs d’église par exemple, tout en conservant la possibilité de zoomer à 17mm où l’on se retrouve avec un grand angle presque classique.
Photos sur le terrain :
Pour finir, je vous poste quelques exemples de compositions que cet objectif permet d’obtenir si l’on prends le temps de les imaginer et de les réaliser.
Je suis à votre disposition pour toute information complémentaire.
Les premieres photos sont réalisés avec l’EOS 400D de Canon, les photos au EOS 1D mark II sont en dessous.
Canon EOS 400D – 1/200 sec – F8 – 100 iso – 10mm
Canon EOS 400D – 30 sec – F4.5 – 100 iso – 11mm
Canon EOS 400D – 1/1250 sec – F3.5 – 200 iso – 10mm
Canon EOS 1D mark II – f/16 – 20s – 13mm – 50 iso
Canon EOS 400D – 1/400 sec – F5 – 100 iso – 10mm
Canon EOS 400D – 1/4000 sec – F3.5 – 200 iso – 10mm
Canon EOS 400D – 1/200 sec – F8 – 200 iso – 17mm
Canon EOS 400D – 1/50 sec – F3.5 – 1600 iso – 10mm
Canon EOS 400D – 1/30 sec – F3.5 – 1600 iso – 10mm
Canon EOS 400D – 1/400 sec – F7.1 – 100 iso – 10mm
Canon EOS 1D mark II – f/8 – 1/200s – 13mm – 50 iso
Canon EOS 50D – f/4 – 1/100s – 10 mm – 200 iso
Canon EOS 1D mark II – f/11 – 1/1000s – 12mm – 640 iso
Canon EOS 1D mark II – f/10 – 1/200s – 13mm – 100 iso
Canon EOS 1D mark II – f/8 – 30s – 13mm – 200 iso
Canon EOS 1D mark II – f/8 – 1/250s – 12mm – 100 iso
Canon EOS 50D – f/8 – 1/3200s – 11 mm – 400 iso
Canon EOS 50D – f/4 – 1/30s – 10 mm – 500 iso